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 Apprendre le piaffer

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Joey
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Joey


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MessageSujet: Apprendre le piaffer   Apprendre le piaffer I_icon_minitimeDim 9 Jan - 16:05

Présentation

Le piaffer est un trot sur place diagonalisé, relevé, rond, suspendu et majestueux dans lequel le cheval se projette en cadence d'un diagonal sur l'autre.
L'équilibre, la régularité, la flexion prononcée des articulations, la relaxation du cheval et la totale discrétion du cavalier sont la marque d'un piaffer de qualité.
Le piaffer, accompli avec une absolue légèreté, est la forme la plus aboutie de l'équilibre équestre, l'attitude à partir de laquelle tous les airs sont instantanément réalisables.
Certains chevaux très équilibrés, diagonalisés et dotés d'une impulsion supérieure peuvent piaffer naturellement avec un cavalier d'expérience doté d'un tact équestre développé.

Pourquoi piaffer ?

Mais un bon piaffer est l'aboutissement d'un long dressage systématiquement conduit. Comme tout air de Haute-Ecole, il réclame beaucoup d'impulsion…Il naît de cette impulsion réellement supérieure.
Si le piaffer est un aboutissement, il reste également un moyen extraordinaire pour rassembler, arrondir et soumettre le cheval. Un cheval est véritablement dominé lorsque, acceptant le piaffer, il s'y livre avec énergie, souplesse et relaxation.
L'impulsion, l'équilibre et la légèreté réclamés par le piaffer rendront le cheval plus beau, plus majestueux, mais conféreront aussi plus d'éclat à tous les exercices appris jusque là. Le piaffer va assouplir, développer, fortifier l'arrière-main et faciliter toutes les autres allures: un galop, un trot allongé demandés après un bon piaffer auront une expression toute particulière.
Dans le piaffer idéal :
- Le cheval, fortement engagé, travaille sur des bases courtes.
- L'antérieur s'élève jusqu'à ce que l'avant-bras soit à l'horizontale.
- Le postérieur diagonal se détache du sol jusqu'à ce que son sabot arrive juste au-dessus du boulet de l'autre membre.
- La diagonalisation et la symétrie du geste sont parfaites.
- L'attitude est constante: elle permet une cadence rigoureuse alliant régularité et énergie
- La flexion des articulations et l'abaissement des hanches sont prononcés.
- Le geste est haut, lent, énergique tout en restant moelleux.
- L'avant-main est grandie. q La nuque fléchie reste le point le plus haut.
- La bouche est liante, décontractée, la mâchoire en cession.
- Le cheval demeure relaxé et serein.
- Le cavalier, en équilibre, grandi, relaxé est d'une discrétion absolue. Il accompagne moelleusement le cheval.
Le cheval doit pouvoir se porter instantanément au trot, au passage, au galop… à la moindre sollicitation.
La perfection demande des chevaux équilibrés, généreux, dotés de force et de souplesse, aptes au rassemblé prononcé, capables de ployer fortement leurs articulations. Tous les chevaux ne sont pas capables d'exécuter ce piaffer brillant, mais presque tous peuvent arriver à un piaffer correct ou simplement modeste. Ils gagneront en énergie, en beauté et en soumission et leur dressage en sera grandement facilité.

Les Aides

Un bon piaffer ne peut être obtenu par la contrainte.
Sa valeur artistique, sa beauté, tient à la légèreté, à la relaxation du cheval et à la discrétion des aides du cavalier.
Là comme ailleurs en dressage, l'essentiel est dans la préparation de l'exercice. Le plus important est de mettre le cheval dans une attitude qui lui permette de piaffer: mettre en place, demander et laisser faire.
Lorsque le cheval connaît le piaffer, l'aide principale réside dans la préparation.

Préparation du piaffer

Vous devez avant tout rechercher, à l'allure du pas :
- Un cheval droit très rassemblé, dans l'impulsion, vibrant, travaillant sur des bases raccourcies.
- Un cheval parfaitement équilibré, répartissant également son poids entre avant-main et arrière-main.
- Des postérieurs et des hanches très actifs, très fléchis, pour permettre un abaissement des hanches et un relèvement de l'avant-main.
- Une encolure soutenue, nuque fléchie au point le plus haut.
- Des épaules libres.
- Un soutien des antérieurs qui doivent gagner en hauteur ce qu'ils perdent en étendue.
- Un poser des membres délicat.
- Un contact moelleux, une bouche liante.
En résumé, cette préparation au piaffer se caractérise par une rondeur générale, une énergie supérieure, une absence de résistances et une grande soumission du cheval.
Elle suppose un cavalier équilibré, grandi et décontracté, les jambes moelleusement descendues.

Les aides

La légèreté des aides est capitale.
Procédez ainsi :
- Grandissez votre buste, c'est votre pièce maîtresse.
- Placez vos épaules légèrement en arrière de la verticale, estomac poussé vers le haut et vers l'avant, tête haute.
- Laissez votre rein aller avec le mouvement, le suivre et l'amplifier, le dos restant relâché.
- Reculez légèrement vos 2 jambes.
- Agissez par aides diagonales.
- Votre jambe droite touche délicatement en arrière au moment du lever du postérieur droit.
- Votre jambe gauche reste relâchée puis touche à son tour lorsque le diagonal gauche s'élève.
- Votre main gauche soutient délicatement l'antérieur gauche au moment du lever de ce membre. La main droite reste neutre.
L'essentiel est la coordination des aides, leur dosage et leur opportunité.
La cravache et l'appel de langue judicieusement utilisés peuvent être des aides complémentaires, surtout lors de l'apprentissage du piaffer.
Et lorsque le cheval, bien établi dans son piaffer, piaffe de lui-même, le cavalier l'accompagne moelleusement en complète descente de mains et de jambes.

Apprentissage du piaffer

Vaut-il mieux commencer par le piaffer ou le passage ?
C'est le tempérament du cheval qui détermine la méthode à utiliser.
Avec un cheval très énergique, diagonalisant et se rassemblant naturellement, mieux vaut commencer par le passage. Lorsque ce passage sera bien confirmé, soutenu et cadencé, les foulées seront progressivement raccourcies pour arriver au piaffer. Avec un cheval plus calme, ayant moins de facilités pour diagonaliser, il est plus judicieux de commencer par le piaffer.
Lorsque celui-ci sera bien établi, cadencé et régulier, c'est en poussant peu à peu le cheval en avant que l'on obtiendra le passage.
Cependant chaque cheval est un cas particulier. Et il est parfois préférable de développer en priorité celui des deux mouvements qui est le plus naturel, afin de faciliter celui qui ne l'est pas.
Seule l'expérience du cavalier détermine ce choix.

Ce que le cheval doit savoir faire :
- Avant d'aborder l'apprentissage du piaffer, votre cheval doit pouvoir se soutenir de lui-même, développer une grande impulsion, être flexible, rester relaxé en toutes circonstances.
- Les épaules en dedans et les appuyers, bien maîtrisés et exécutés avec facilité, ont assoupli et affiné sa musculature.
- Mobile, prompt à se mobiliser et à se rassembler dans la légèreté, le cheval doit être capable de s'arrêter à partir du trot en restant rassemblé, de reculer avec aisance puis de se porter au trot franchement vers l'avant.
Si de plus votre cheval possède le pas d'école et le trot d'école.
Votre cheval est prêt à donner ses premiers piaffers.
Vous pouvez alors procéder de plusieurs manières

Apprentissage à partir du trot

Le piaffer est un trot sur place.
Vous allez donc chercher à amener votre cheval à trotter sur place, c'est-à-dire à piaffer.
Cherchez à partir du trot à obtenir des arrêts bien nets, bien cadrés, cheval engagé, suivis de départs au trot rassemblé. Très progressivement et avec tact, vous réduirez le nombre de battues entre chaque arrêt ainsi que la durée de l'arrêt.
Vous veillerez particulièrement à la rectitude du cheval, à la relaxation et à l'instantanéité de la réponse.
Lorsque votre cheval exécute cela avec facilité, réduisez encore le nombre de battues de trot jusqu'à ce que le cheval commence à piaffer, tout en avançant légèrement.
Procédez de même à partir du reculer, avec tact, sans à-coup ni brusquerie.
Parallèlement, Vous travaillerez avec beaucoup de soin le raccourcissement du trot.
Lorsque le cheval est bien installé dans une cadence lente et relaxée, proche du trot d'école, ralentissez votre cheval quelques battues par action du buste en vous grandissant et en vous asseyant davantage.
Si vous ne perdez pas l'impulsion, votre cheval va raccourcir ses battues, gagner en hauteur de geste.
Contentez-vous de 2 ou 3 battues, pratiquement sur place et laissez repartir moelleusement votre cheval vers l'avant, sans changer son équilibre.
Cet exercice doit se faire sans jamais exercer de force mais en jouant sur l'équilibration du cheval.
Peu à peu vous obtiendrez quelques battues de piaffer en avançant.
Vous alternerez les demandes de piaffer à partir du départ au trot de l'arrêt et à partir du raccourcissement du trot.
Contentez-vous de quelques battues régulières, récompensez beaucoup, descendez de cheval et ramenez-le à l'écurie.

Apprentissage par mobilisation sur place à partir du pas

Tout réside dans la préparation du cheval.
Obtenez un pas d'une extrême rondeur, à la fois moelleux et énergique, un pas qui contienne déjà le piaffer. Un pas écouté, un pas d'école où le cheval commence à diagonaliser.
Soyez avec votre cheval, léger, grandi et décontracté.
Par le simple fait d'arriver en place, votre cheval va se mobiliser et commencer à esquisser le piaffer. Ne poussez pas, piaffez en avançant légèrement à chaque battue, contentez-vous d'accompagner… de laisser faire.
Lâchez les rênes, récompensez, marchez rênes longues en laissant le cheval allonger son encolure.
N'augmentez que très progressivement vos exigences.
Par la suite, vous pouvez aussi demander à un aide d'activer les postérieurs du cheval à l'aide d'une badine ou d'une chambrière.
Mais c'est une intervention délicate qui nécessite de savoir observer le cheval, qui demande une grande habileté et une grande expérience. Il ne s'agit en aucun cas de toucher durement le cheval mais plutôt de l'inciter à s'engager et à s'activer par de légers sifflements, frôlements, touches légères de la badine ou de la chambrière derrière les postérieurs, sur les fesses, les hanches ou sur la croupe.
Par ailleurs le cavalier aura parfois intérêt, en observant les mêmes principes, à utiliser lui-même une badine, avec tact, habileté et discernement.
Il peut aussi solliciter son cheval par quelques appels de langue judicieusement employés… Sans en abuser par la suite.
La mobilisation sur place demande des chevaux vibrants, très en équilibre, relaxés…et des cavaliers dotés d'une grande finesse.

Apprentissage par le travail de diagonalisation à pied

Ce travail délicat ne sera abordé que par un cavalier expérimenté, adroit et précis, au tact développé, et avec un cheval familiarisé au travail à pied, exécutant avec sérénité épaule en dedans et appuyers. Il peut être très délicat avec certains chevaux.
La confiance accordée par le cheval lui permettra d'être touché par la cravache à n'importe quel endroit du corps. Dés lors, vous rechercherez l'endroit à toucher sur l'arrière-main en fonction de l'attitude et de la réponse du cheval.
Exemple: à main gauche, rênes gauches de filet et de bride tenues dans la main gauche, rêne de bride droite, passée par dessus le garrot, tenue dans la main droite ainsi que la badine.
Obtenez des arrêts faciles, le long du mur, cheval engagé, nuque fléchie, et mâchoire décontractée.
Demandez un ou deux pas de reculer en vous plaçant à hauteur de l'épaule du cheval, jambes écartées, buste parallèle au corps du cheval, dirigé légèrement vers la croupe de celui-ci. Obtenez le reculer pour une vibration vers l'arrière des rênes tenues par la main gauche. Récompensez, recommencez, allez très progressivement.
Demandez ensuite un reculer de un ou deux pas puis, tout en gardant votre cheval très fléchi, portez votre buste vers l'avant du cheval, cédez avec la main gauche devant ainsi qu'avec la rêne de bride extérieure tenue par la main droite, tout en touchant délicatement le cheval sur la fesse intérieure pour le porter en avant.
Lorsque l'exécution en devient facile, avancez de deux ou trois pas, reculez de deux ou trois pas…plusieurs fois de suite.
Le placement de votre buste, alternativement vers l'avant et vers l'arrière est très important.
Demandez ensuite un début de reculer immédiatement suivi d'un début de pas vers l'avant… le cheval se mobilise… il donne ses premières battues de piaffer, en avançant légèrement.
Augmentez peu à peu jusqu'à obtenir quelques battues de piaffer bien calmes, régulières, sans rechercher la hauteur du geste.
Soyez toujours très délicat, agissez avec la cravache par des petites touches rapides, subtiles sur la fesse, la cuisse ou le sommet de la croupe, selon la réaction du cheval. Ayez une main délicate, qui laisse passer le mouvement, rênes semi-tendues.
Le cheval doit avoir en permanence une impression de liberté vers l'avant, la porte doit toujours rester mentalement ouverte devant lui.
Ce travail du piaffer à pied peut précéder le travail monté, le compléter, le confirmer.
L'expérience, l'habileté de chacun, les aptitudes et les réactions du cheval détermineront la meilleure approche pour cet apprentissage que ce soit à partir du trot, du pas ou à pied, sans oublier le travail par raccourcissement des foulées à partir du passage.
Ces méthodes ne sont pas exclusives: elles se complètent le plus souvent, se renforcent les unes les autres et participent toutes à l'éducation du cheval au piaffer.

Comment améliorer le piaffer du cheval ?

L'apprentissage proprement dit est terminé. Votre cheval donne maintenant quelques battues de piaffer.
S'il se met au piaffer avec une certaine facilité à partir du pas, sans résistances, son geste manque d'amplitude, de hauteur, de rebond et d'énergie. Son piaffer est en général timide ou alors trop rapide, la flexion des articulations est encore insuffisante, le placer parfois un peu bas.
La demande du piaffer entraîne le plus souvent une certaine excitation du cheval, l'immobilité et la tranquillité dans les arrêts sont devenues incertaines.
Votre objectif est maintenant d'amener le piaffer de votre cheval à son meilleur niveau, au piaffer idéal décrit dans la présentation de cette étude, en respectant les possibilités de votre cheval.
Il va falloir faire preuve de patience. L'amélioration et le développement du piaffer vont prendre du temps, demander des mois de travail, parfois des années…
Vouloir obtenir rapidement un geste relevé, spectaculaire est une erreur commune qui compromet bien souvent, parfois irrémédiablement, le piaffer du cheval.

Un piaffer calme et régulier

La première qualité d'un piaffer est la relaxation, la régularité, la cadence du geste et non la hauteur de celui-ci.
L'énergie demandée dans le piaffer entraîne une montée du nervosisme du cheval. C'est en calmant votre cheval, en modérant vos exigences que vous obtiendrez un partenaire calme au psychisme relaxé.
A partir de là, vous pouvez développer la régularité du geste.
Le geste se régularisant, vous augmenterez progressivement le nombre de battues demandées en ayant soin de toujours arrêter le cheval avant qu'il ne veuille le faire lui-même.
Régulariser un piaffer, c'est sentir à tout instant quelle dose de calme et d'influx nerveux donner à chaque cheval.
Vous calmez en gardant vos jambes totalement neutres, en relâchant davantage votre buste, en autorisant le cheval à baisser imperceptiblement sa nuque, en parlant au cheval…
Vous sollicitez l'influx nerveux en amplifiant légèrement l'action de vos jambes (et non en les durcissant! ), en grandissant davantage votre buste, en poussant avec la ceinture, estomac vers le haut et l'avant (et non en gigotant ), en sollicitant éventuellement par un appel de langue et de badine…Dés que le cheval s'active, jouez de nouveau sur le calme…
Et lorsque le cheval, bien établi dans son piaffer, piaffe de lui-même, le cavalier l'accompagne moelleusement en complète descente de jambes et descente de mains.

Un piaffer droit

Le cheval va avoir tendance à fuir d'un coté ou de l'autre avec la croupe, ayant une difficulté avec une hanche, refusant de s'engager, voulant échapper à l'exercice ou réagissant à une aide trop forte et mal coordonnée.
Soignez vos aides, gardez votre badine du coté difficile. Demandez le piaffer le long d'une paroi, la hanche tendant à fuir coté paroi.
Pour redresser votre cheval, balancez moelleusement vos mains d'un coté à l'autre du garrot, les mains restant parallèles. Les mains vont vers la droite lorsque l'antérieur droit est au soutien, vers la gauche lorsque l'antérieur gauche se lève…
Attention! Il s'agit d'un mouvement léger, régulier, parfaitement coordonné à la diagonalisation du cheval.
Ne faites surtout pas balancer les épaules du cheval. Bien exécuté ce balancement cadence et redresse le cheval. Le travail aux longues rênes peut être une aide précieuse pour redresser un cheval qui n'est pas droit au piaffer.

Piaffer à n'importe quel endroit du manège

Vous avez toujours demandé le piaffer le long de la paroi, à la même main, à l'endroit le plus favorable, celui ou vous sentiez votre cheval le plus enclin à piaffer.
Progressivement demandez le piaffer à chaque main, à n'importe quel endroit le long de la paroi.
Puis, si le cheval reste calme et droit, commencez à piaffer le cheval en le positionnant insensiblement en oblique par rapport à la paroi, les épaules déjà sur une diagonale, postérieurs vers la paroi. Peu à peu amenez les épaules du cheval davantage vers l'intérieur du manège en contrôlant bien les hanches pour ne pas déraper, jusqu'à ce qu'il soit perpendiculaire à la paroi. Récompensez, marchez rênes longues.
Recommencez, avancez peu à peu vers le centre du manège. Procédez de même à plusieurs endroits. Ainsi le cheval s'éloignera-t-il de la paroi sans s'inquiéter.
C'est alors seulement que vous commencez à piaffer directement au centre du manège, en X ou ailleurs en veillant scrupuleusement à la rectitude du cheval et sans le laisser déraper d'un coté ou de l'autre.

Piaffer dans la bonne attitude

Réussir un piaffer, c'est avant tout mettre le cheval dans la bonne attitude, dans le bon équilibre.
L'art du dresseur consiste à sentir quelle attitude et quelle dose d'énergie donner à chaque cheval.
Vous ne pouvez forcer le cheval, il doit trouver de lui-même la meilleure attitude : celle ou le mouvement devient possible et plus facile.
Tel cheval, ayant peu de force dans les jarrets ne pourra pas être trop assis dans son piaffer, tel autre manquant de force dans sa croupe devra piaffer la tête un peu plus basse, cet autre encore devra être très légèrement infléchi à droite…
Sentez…Observez…Réfléchissez…
Avec de l'expérience et du tact vous trouverez…
Bien sûr tout est affaire de nuances. Le principe de base est de conservez un cheval léger. Dés que les aides se durcissent l'attitude se perd…pensez-y!

Un piaffer plus rassemblé

La qualité du piaffer dépend de l'engagement des postérieurs. Cet engagement demande une impulsion supérieure.
C'est par une gymnastique quotidienne que vous développerez l'engagement et l'impulsion : épaule en dedans, appuyers, au pas, au trot et au galop, pirouettes, reculers… les progrès se feront insensiblement, jour après jour.
Soignez tout particulièrement la préparation du piaffer pour créer un surcroît d'impulsion. Une fois le piaffer établi, il est plus difficile d'augmenter son énergie.
Ne forcez pas votre cheval en ayant des aides plus fortes, vous ne feriez que le contracter. Cherchez plutôt la meilleure attitude possible et amplifiez délicatement le mouvement par le travail de votre ceinture.
A ce stade, un aide placé derrière le cheval ou de trois-quart arrière peut-être précieux ( voir "apprentissage par mobilisation sur place").
Travaillez les reculers, allure diagonale, comme celle du piaffer. Elle engage tout particulièrement le cheval.
Lorsque le piaffer est établi, jouez sur l'équilibre: demandez quelques battues en reculant d'un sabot, suivies de quelques battues sur place, puis en avançant…sur place… en reculant de nouveau… votre cheval s'engage, les postérieurs viennent sous la masse et s'activent dés que le piaffer est de nouveau sur place ou en légère progression vers l'avant.
Il existe un rassembler ou un engagement optimal pour chaque cheval. Si vous allez au-delà, les postérieurs sont trop sous la masse, le cheval va se figer, se contracter.
Sentez quelle est la force des hanches et des jarrets de votre cheval pour savoir jusqu'où vous pouvez l'asseoir.

Un piaffer plus brillant

L'ensemble des exercices proposés ci-dessus a pour but de donner au cheval les moyens psychiques et physiques nécessaires à l'épanouissement du piaffer.
Tous les chevaux n'ont pas les mêmes aptitudes au piaffer.
C'est le cavalier qui par son sentiment équestre, par son tact, par son expérience, permet au cheval d'exprimer au piaffer toute l'énergie, la grâce et la beauté qu'il recèle.
Pour être brillant, un cheval devra avant tout être disposé dans l'attitude qui lui convient. Certains devront rester plus ouverts, être plus dynamiques ou davantage relaxés, d'autres avoir un geste plus lent ou plus rapide, d'autres encore être plus ou moins relevés de l'avant main…
Mais l"essentiel, pour obtenir un piaffer brillant est d'avoir un cheval relaxé dans son psychisme, dynamique dans son physique, rassemblé et en parfait équilibre.
Et seule la légèreté absolue des actions du cavalier permet d'obtenir ce résultat.

Les pirouettes au piaffer

Lorsque votre cheval piaffe calmement, bien droit, qu'il réagit dans ses hanches à la moindre sollicitation, le long de la paroi ou au centre du manège, vous pouvez demander la pirouette au piaffer.
Commencez le long de la paroi en détachant progressivement les épaules du mur (voir ci-dessus "piaffer à n'importe quel endroit du manège" C'est déjà un quart de pirouette.
Puis au centre du manège, le déplacement des épaules sera demandé par de subtils déplacements d'équilibre. Contrôlez, demandez très peu à chaque déplacement latéral sans altérer la cadence.
Autre forme de pirouette: le cheval tourne autour de son axe central, matérialisé par le buste du cavalier.
Il suffit de très peu de choses, très légères, très subtiles pour obtenir cette rotation: un infime déplacement d'assiette, une rotation imperceptible des épaules, un discret déplacement de mains ou de jambes.
Allez lentement, faîtes le quart ou la moitié de la pirouette, continuez à piaffer sur place, reprenez le mouvement ou repartez dans l'autre sens avec onctuosité.
Le cheval doit rester serein et régulier dans sa cadence.

Les transitions piaffer / passage

C'est une erreur commune que de vouloir dés le début du piaffer partir vers l'avant, au trot soutenu ou au passage.
Lorsque le cheval est stable dans son piaffer, commencez par des transitions délicates piaffer/trot d'école.
Pour réussir une transition piaffer/passage/piaffer, le cheval devra être très à l'aise dans ces deux airs d'école. Mais il est rare qu'un cheval possède un piaffer et un passage de même niveau. C'est pourquoi ces transitions peuvent présenter de grandes difficultés.
Travaillez alors le mouvement le plus difficile.
Vous pouvez demander les transitions lorsque le passage est bien court, léger le cheval étant assis et quand le piaffer est plus soutenu, plus lent.
Le secret d'une bonne transition est la conservation de la cadence.
Vous vous garderez de toute action physique trop marquée car vous détruiriez la cadence.
L'action de votre buste est déterminante.
Pour piaffer votre dos va avec le mouvement du cheval, vers le haut et très légèrement vers l'arrière.
Vous sortez du piaffer vers le passage en relâchant subtilement votre dos pour permettre plus de mouvement vers l'avant. Votre dos va toujours vers le haut mais il laisse passer le mouvement vers l'avant. Simultanément vos jambes reculent davantage pour arriver au passage, vos mains se relâchent subtilement pour soutenir de nouveau lorsque le passage est établi.
La philosophie est la même pour passer du passage au piaffer.
Les pirouettes, les transitions piaffer/ passage/ piaffer exécutés dans la rondeur, la légèreté, l'harmonie dégagent une grande valeur artistique.

Conseils

Quels que soient les procédés employés, la technique utilisée, n'oubliez pas que l'essentiel est de sentir, d'adapter à chaque cheval, de faire preuve de délicatesse.
Ne piaffez jamais dans la contrainte, vous n'obtiendriez qu'un simulacre de piaffer bien éloigné de l'art équestre.
Soyez bien persuadé qu'un piaffer n'est pas un truc appris mécaniquement, une contrainte mais le résultat d'un rassembler extrême et d'un surcroît d'impulsion.
Au piaffer, calmez les chevaux nerveux, rassurez les inquiets, réveillez les mous !
Piquez, tirez, cravachez…et vous ne comprendrez jamais ce qu'est un piaffer !
Si le cheval n'a pas trop de force dans les hanches, mieux vaut le faire piaffer avec une nuque un peu basse.
Pour arrondir et rassembler votre cheval, travaillez les reculers, améliorez-les.
Avant de piaffer, augmenter la vibration de votre cheval.
Au piaffer créez beaucoup d'impulsion avant le mouvement et contentez-vous ensuite de gérer cette impulsion sans la laisser s'éteindre.
Au début de l'apprentissage, gardez la tête de votre cheval un peu basse : cette attitude favorisera sa décontraction.
Avancez toujours un peu dans votre piaffer durant la phase d'apprentissage.
Dés les premières demandes, arrêtez le cheval après quelques foulées, avant qu'il ne s'arrête de lui-même ou qu'il ne s'énerve.
Au début ne cherchez pas à partir au trot énergiquement après le piaffer. Lâchez plutôt les rênes et marchez rênes longues.
Ne coincez pas votre cheval, donnez-lui toujours la possibilité mentale d'aller vers l'avant.
Ne forcez pas le cheval dans son piaffer, ne le brusquez pas, ne le contraignez pas mais sollicitez-le, incitez-le, aidez-le.
Pour ralentir un piaffer, n'agissez pratiquement pas avec vos mains mais servez-vous plutôt de votre buste.
Lorsque vous utilisez une badine, soyez précis, rapide et léger. Ne durcissez pas votre main, ne vous contractez pas mais restez calme et relâché.
Utilisez la badine sans animosité envers le cheval.
Associez l'action de la cravache à celle du buste, l'action de la main à celle des jambes.
Si votre cheval manque de légèreté au piaffer, demandez-vous si vous ne manquez pas de légèreté dans vos mains.
Ne vous faîtes pas assister par un aide incapable de sentir, d'observer, maniant inconsidérément la chambrière.
Pour vous faire aider, choisissez quelqu'un d'habile, de rapide, de calme, sachant ce qu'est un cheval rassemblé et relaxé, capable de dresser lui-même le cheval au piaffer.
Utilisez vos jambes comme une espèce de balancier, touchez, alternativement, d'un coté puis de l'autre.
N'ayez jamais des jambes dures, contractées, autoritaires mais plutôt des jambes aimables qui suggèrent, sollicitent, rassurent.
Pour être efficace avec vos jambes, touchez avec légèreté à l'instant précis, et au bon endroit. Au piaffer plus qu'ailleurs, pratiquez descentes de jambes et descentes de main.
Servez-vous plutôt de l'éperon que des jambes mais très légèrement, avec un toucher délicat, jambe reculée.
Lorsque le cheval est incorrect dans la main, pensez à vos fautes de jambes: ne sont-elles pas trop dures, plaquées, laissent-elles au cheval le temps d'accomplir son geste…?
Soyez patient, progressif, ne brûlez pas les étapes au piaffer, laissez le piaffer mûrir…
N'oubliez pas qu'amener un cheval à un bon piaffer demande du temps, parfois beaucoup de temps, et beaucoup de travail.
Lorsque votre cheval donne son piaffer dans le calme, avec une certaine cadence, une certaine rondeur, sachez jusqu'à quel point aller pour ne pas compromettre son piaffer.
N'exigez pas ce qu'un cheval ne peut pas donner, vous risqueriez de compromettre tout son dressage.

N'oubliez pas la boutade du Maître N. Oliveira: "Au piaffer ne cherchez pas à épater la galerie mais votre cheval".
N'abusez pas du piaffer, gardez votre cheval frais dans son esprit.
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